Prendre soin de la relation lorsqu'on progresse ensemble

Témoignage:

            Dans l'engouement d'un projet, il m'est arrivé avec des partenaires d'être focalisé sur sa réussite, les moyens à mettre en œuvre, les délais à respecter, les étapes à programmer, les personnes à gérer...

Nous en avons oublier l'essentiel : les gens avec qui nous œuvrons, travaillons, vivons, ont besoin d'attention.

Les conséquences ont été lourdes car l'incompréhension et la division sont apparues et ont fait échouer ma participation et celle de mon équipe au projet.

J'ai été détourné de l'essentiel, créer, garder une ambiance chaleureuse, des relations vraies, une écoute réciproque, pour me perdre dans des questions qui posaient problèmes, et me suis laissé emporter par des peurs de partenaires sur le respect des délais.

Quelques points m'apparaissent pour la gestion de projet et le relationnel nécessaire

1/ Prendre soin de chacun

 On entend souvent bêtement clamer "je ne fais pas dans le social" par certain qui se désolidarise des problèmes d'autrui, oubliant que lorsqu'ils se retrouvent en mauvaise situation, ils sont les premiers à espérer un peu de compréhension. En abîmant la relation, en la dédaignant l’autre, tôt ou tard, c'est le système, l'équipe et le projet qui en pâtissent.

Prendre soin de chacun, à juste mesure, prendre le temps de s’assoir ensemble, de discuter, permet de s’écouter et de mieux se comprendre : si cela paraît être une perte de temps au premier abord, cela permet au contraire d’en gagner à coup sûr et de détecter les besoins, les risques, cela restreint les suspicions et autres peurs, et améliore la fluidité des rapports. C’est donc une clef, un gain certain pour une meilleur réussite de groupe !

 J’en tire donc une leçon; au sein même de la mission, du projet, doit apparaître un temps consacré à :

-    Rencontrer très régulièrement en présence/visuel chaque collègue/bénévole/partenaire (les contacts ne doivent surtout pas être restreint aux textos, email, écris)

-     Un temps de cohésion de groupe : court ou long, intégrer à une réunion de travail ou non

-     Un temps de travail de groupe en présentiel ou par visu

2/Clarifier les tâches, ordonner les rôles

 Les initiateurs de notre projet, dans leur bienveillance et la fraternité qu’ils vivaient entre eux, avaient fait un pari idéaliste : l’entente des responsables leur permettra de valider ensemble les étapes importantes… Ça part d’un bon sentiment, mais confronté aux différences caractérielles et à celles des idées, des convictions, des envies de chacun, des difficultés rencontrées, cela n’a pas tenu la route. Bien sûr nous aurions tous aimé cette version solidaire de la cohésion et de la gestion de projet.

 A ne pas prendre le temps pour travailler l’unité, bientôt les désaccords de méthodes, d’avis, de rôle sont apparus. Des petites incompréhensions, puis des désaccords que nous n’avons pas forcement vu venir, et enfin des conflits. Mes responsables trouvaient que je n’obéissais pas quand et comme ils le voulaient, et moi, les trouvant autocratiques, je cherchais à éviter leur ingérence constante dans les tâches qui m’étaient attribuées.  

 Moralités, les rôles et droits, devoirs des responsables étaient encore trop flous malgré une réelle belle mise en place de feuille de poste… Malheureusement pour moi, la mienne n’existait pas.

 En conséquence le relationnel d’un groupe est aidé, apaisé, lorsqu’il est cadré, ordonné :

-         Qui fait quoi : quel est ton rôle ? (Pour éviter les ingérences, savoir déléguer etc)

-         Quels sont tes missions ? Plus elles sont claires et définies, plus elles seront accomplies avec efficacité

-         Quelles sont les étapes et les délais à respecter ?

-         Quelle cohésion entre les responsables (organisation) pour valider la fin d’une étape ou d’un projet ?

-         Qui fini par donner la dernière validation et clôturer l’étape ou le projet

-        Re-échanger avec chacun sur ce qu’il/elle comprend de tout cela et répondre aux questions, clarifier ce qui doit l’être (donc faire preuve d’écoute, d’humilité et de bienveillance)

-        Rechecker régulièrement les étapes et pré-validation avec nos partenaires/collègues avant de décider (ne pas jouer au petit roi de son domaine !)

-         Prendre et assumer la décision dans le cadre de son rôle après toutes les consultations nécessaires

3/ Un bon leader se souviens de l’essentiel 

               Un bon leader n’est pas celui qui joue le coq en en faisant qu’à sa tête, et en décidant pardessus ses collègues ! L’abus de pouvoir est en réalité une preuve de faiblesse et d’enfantillage : la maturité est équilibrée dans ses réactions et sentiments.

               Un bon leader montre l’exemple : il alterne entre bienveillance et assurance, entre une humble écoute et le fait de donner la direction tel un capitaine maître à bord, entre compétence et introspection sur ses défauts, erreurs, entre le fait de soutenir, encourager et accueillir les faiblesses de ses partenaires, entre discerner les talents d’autrui afin de les faire fructifier et oser mettre en avant les siens, entre motivation des troupes et calmer les ardeurs, apaiser les rapports humains de son groupe…

Un tel leader est un cadeau et son authenticité le rendra respectable et charismatique.

Mais son géni sera de garder le cap à bon train tout en préservant chaque membre de son équipe et la cohésion essentiel du groupe ; car quand le bateau est disloqué, il ne peut suivre le vent…