Comme on perd une perle dans le sable, ainsi nous égarons souvent notre bienveillance sous le tumulte de nos peurs, nos suffisances, notre orgueil, nos vanités.

Quel est ce monde qui cherche le bonheur tout en tournant le dos à ce qui lui donne de la couleur ?

Au travail : J'ai eu la chance de connaître un directeur de la surveillance du musée du Louvre, qui avait à cœur le bien des gens tout en les poussant au meilleur. Il était bienveillant dans un contexte de requins. Grâce à lui, beaucoup ont été aidés, encouragés et vivaient leur travail positivement. Il ne méprisait pas le plus petit, le moins intelligent, mais lui cherchait la place efficace pour l'équipe et l'invitait à se former, à s'adapter, à progresser. Professionnalisme, dépassement de soi, compassion, patience, gentillesse et efficacité : rare sont les responsables avec de telles qualités. Oui c'était un exemple pour beaucoup.

"C'était" car il s'est suicidé. Une souffrance dans sa vie privée, insurmontable pour lui, couplé avec un burn out caché et la perle a disparue sous le sable... Nous avons tous été abattus par cette nouvelle.

Mais ce qui reste de lui, c'est quelqu'un d'unique, précieux, avec une attitude juste, bienfaisante qui encourageait et poussait vers l'excellence.

Dans la vie privée: il m'est parfois donné de rencontrer des personnes âgées qui à force d'expériences, de blessures et de relèvement, ont gardé le meilleur. Ils ont appris à laisser glisser le superflus, pour cultiver, protéger et rayonner l'essentiel. L'amour porté dans l'attitude, dans les pensées, dans les paroles et les actes, leur a donner la légèreté des enfants et la profondeur des sages.

Ils, elles, s'écartent de ceux qui critiquent, génèrent haine et rancune; ils fuient la plainte et la pente qui mène vers l'être aigri et triste. Malgré, parfois, de lourdes batailles menées, des deuils et maladies, des échecs, injustices vécues et trahisons, ils ont fait un choix: celui d'être heureux et de partager ce bienfait avec ceux qui y sont ouverts, avec ceux qui se trouvent prêts...

La vie t’apprête à l'amour, au bonheur, à condition de garder confiance, de déterrer régulièrement ta perle. Ces gens respirent l'Amour avec un grand A tout en ne désirant posséder personne. Ils partagent, ils aiment, ils écoutent, ils donnent. Folie pour ce monde, duquel ils sont régulièrement méprisés, alors que ce sont eux qui le maintiennent et le font respirer de manière nouvelle et ample. Ils sont le baume et l'espoir, l’enthousiasme et le sourire.

Croise une personne aimante, bienveillante, et ta vie en sera à jamais inspirée, marquée, éclairée. Seul préalable: être prêt à les reconnaître, ouvert à "perdre ton temps" avec eux, attentif à te nourrir de leur attitude. L'amour percute, il a du génie, il transfigure celui, celle qui s'en nourrit. Mais seul la vie, la résilience, une certaine forme de pardon et d'innocence, permettent d'entendre et de goûter cela.

Si je meurs nourri, pacifié, imbibé de cet amour, de cet attitude et de l'exemple de ces gens, alors je crois que je n'aurai pas perdu ma vie, et même, que j'aurai divinement, participer à changer ce monde avec eux, mieux que tous les financiers et penseurs de ce monde ne pourraient le faire.

L'amour est la plus haute forme d'intelligence et de sagesse, car capable d'abaissement, d'humilité, de respect et de prévenance malgré son génie. L'amour est impactant, il est fulgurance et transforme les ténèbres en lumière, la petitesse en royaumes...

S'il était un parti politique, j'en serai militant car seul l'amour guérit les histoires, les vies, les familles, les amitiés blessées, les injustices, les deuils et les nations. Au travail comme dans la vie privée, s'il est bien un drapeau à élever, c'est celui de l'Amour, de son or toujours offert, de son pardon qui relève, de son génie qui rend force et joie.