Aujourd'hui je gère un conflit...

Aujourd'hui je gère un conflit,

Témoignage

A est une femme plutôt discrète dont le mari est violent en parole, en attitude. Il ne le comprend pas et comme un enfant, il impose ses vues et ses avis, sans prendre garde aux autres. Ses peurs, à priori, manque d'estime ou de confiance, associés au silence imposé par ses parents lorsqu'il était jeune, ont fait naître en lui un caractère défensif, impulsif, exclusif: la colère vient lorsque qu'il n'obtient pas ce qu'il veut, quand il le veut, comme il le veut. C'est le phénomène de l'enfant gâté créé par le manque ou le "cocoonage" : un égoïsme qui se cache derrière la violence afin de ne pas se confronter à l'erreur, aux avis contraires d'autrui, à la remise en question qui bouscule...

A a peur de ces réactions et veut améliorer son relationnel de couple. Jusqu'à maintenant, l'attitude subconsciemment manipulatrice de son mari, la faisait se retrancher dans son rôle de femme modèle victime et apeurée. Elle se s'autorisait plus à contredire son époux car elle ne comprenait pas les mensonges que ses blessures (à lui) avaient fait naître dans son comportement. Le problème était qu'elle devait discerner et accepter les tords de ce dernier - et donc ne plus culpabiliser - tout en se souvenant de ses qualités et de l'amour qui lui portait. Ensuite, venait le temps de chercher des moyens différents pour transformer leur relationnel...

Clés

Nous avons donc pris le temps d'échanger et de prendre conscience du droit qu'elle avait d'être heureuse, libre de dire sa douleur, ses peurs, ses avis à son mari. Un fois rassurée sur son bon droit, nous avons travaillé à discerner ses propres blessures qui la maintenait dans le rôle de la femme soumise, victime du charisme de son conjoint. Puis nous avons mis des mots sur les problèmes, blessures, attitudes négatives de son époux. Petit à petit, une prise de conscience se fait et permet à A. une première libération intérieure : "j'ai le droit" "je suis digne" deviennent ses leitmotivs.

Puis je lui ai présenté la communication relationnelle bienveillante. Généralement les outils qui fonctionnent et que j'utilise en communication relationnelle (tout n'est jamais parfait !) sont :

• 1.Éviter le "TU" qui tue (à l'accusation préférer la description d'un problème),
• 2.Prendre le temps d'écouter, montrer de la bienveillance, reformuler pour pouvoir répondre avec pertinence,
• 3.Questionner pour faire réfléchir, Considérer équitablement les besoins de l'autre et les siens,
• 4.Proposer sans imposer.
• 5.Si l'émotion est trop intense : respirer profondément et faire silence, différer la discussion si possible ou partir (si violence), puis,
• 6.Prendre de la distance, prier, méditer, sortir se balader (etc) et choisir un moment plus apaisé, revenir alors lors d'un moment plus favorable (chercher l'harmonie) pour dire (et non fuir sans cesse) ce qui nous semble juste. Pour cela, reprendre au N°1.

Vidéo : « Le conflit: 5 clefs à vous proposer » https://www.youtube.com/watch?v=UFLyPL5FDTc

Solution

Ces clés dépendent bien sûr de la faiblesse de chacun. Il nous faut nous entraîner afin d'intégrer un modèle plus pacifique et efficace de communiquer. La communication bienveillante peut transformer la vie de couple et de famille plus qu'aucun cris, qu'aucune fuite, qu'aucune violence ou bouderie. 

A. en a fait l'expérience et a vu en quelques mois son mari changer plus que dans toute leur vie commune. Aujourd'hui, ils prennent plus de temps pour s’asseoir ensemble, lors de désaccord, lorsque le temps de l'harmonie est revenu.

Et nous, que pourrions-nous transformer dans notre rapport aux autres ?