Ces réflexions vous parlent-elles ?

« Tout le monde devrait faire ceci… » « Pourquoi tu n’as pas fait ceci comme cela… » « Je sais ce qui est bon pour toi… » « Fais ce que je te dis et tais-toi… »

“Les hommes ont tout perfectionné, sauf les hommes.” (Proverbe américain, auteur inconnu)



Si l’on perçoit de la rigidité dans notre comportement, un désir de maitriser les événements ou les personnes avec qui nous sommes en relation, si le quant dira t’on ou le regard d’autrui nous pèse fortement (souvent sans que l’on daigne se l’avouer !) lorsque nos faiblesses ou la liberté d’autrui nous bousculent… alors, s’est peut-être une invitation intérieure à réfléchir au perfectionnisme qui peut nous habiter.

1.     D’où je viens ?

Qu’on le veuille ou non, nous sommes comme programmés par le relationnel que nous avons eu étant petits(es) avec nos parents, nos proches. Ainsi, selon que maman ou papa, ou la personne m’ayant éduquée, était rigoureuse (ordres, reproches…) ou au contraire trop protectrice (coconnage, veut faire à ma place…) sur le savoir être, sur les manières que je devais avoir, sur ce que je devais faire, dire etc ; l’enfant que j’étais, même s’il se rebellait ou obéissait sans broncher, a dû « imprimer » en lui un relationnel où les obligations, les « je dois », les « il faut que », ont fini par prendre une place trop importante.

Et depuis, quand les choses ne se passent pas comme j’aimerai, ou quand les gens ne suivent pas mes vues… Je fulmine, la colère ou le désarroi monte en moi. Alors je fais mine de rien, on me dit froid(e), indifférent(e), ou fuyant(e).

Mais c’est juste que l’émotion de crainte associé au devoir de faire ou de bien faire, sont plus forts que moi.

Cette blessure, sans accuser mes proches pour autant, est la conséquence des influences négatives que j’ai assimilé via mon rapport aux uns et aux autres étant petit(e).

Même si l’enfant que j’étais n’était pas dupe devant les réactions mauvaises ou abusives des adultes, il se disait subconsciemment : « il faut que je sois meilleur/que j’en fasse plus/ mieux que les autres/ pour être aimé ». Et ce que je reprochais à mon père, à ma mère… Je finis par le reproduire en partie.

Sans jugement, je mène l’enquête afin de mieux me comprendre…

Car nombre de gens emprisonnés par cela, pense que se sont les autres qui sont prisonniers et deviennent leurs oppresseurs sans même le voir. Le risque historique qui revient sans cesse, est que je veuille obliger l’autre à faire comme je le conçois, ou me justifier de me séparer de lui car moi…Je sais… Il faut qu’il…. Il doit… Ma vérité me porte à justifier le mal que je fais sans m’en apercevoir ou le bien que j’omets de faire…

Vous aurez compris que je ne parle pas là, de la manière positive d’être perfectionniste : m’améliorer ou améliorer un projet, un produit, avec persévérance et conviction, courage et qualité. Non, pour le coup, on se penche ici sur ce qui peut « pourrir nos vies et celles des autres » sans qu’on en comprenne totalement le mécanisme.

“La liberté morale est le pivot de la civilisation, la condition première du perfectionnement de la personnalité, partant du progrès indéfini de l'individu et, par lui, de la société.”

Jean-Charles De Jean-Charles Harvey / Les Demi-civilisés

Et oui, c’est parce qu’on n’a pas vraiment appris dès notre plus jeune âge, à juger, discerner, choisir, agir (etc) librement, avec sagesse et bienveillance, qu’on s’est attaché au pied le boulet du perfectionnisme, de la peur, de la comparaison maladive. Ces mauvaises habitudes entravent le regard de l’homme nouveau, la femme nouvelle en nous, qui pourrait être, rayonner, aimer, et apporter au monde ses spécificités avec plus d’équilibre et de bien-être, de respect pour la différence.

2.     Et parce que rien n’est impossible, j’enquête sur les causes de mes difficultés

Alors quelques questions à se poser à soi-même peuvent nous aider :

1.     Quelles attitudes avait-chacun de mes parents (ou éduc) envers moi ?

(actions, valeurs, principes…)

Mon père :

Ma mère :

Autre :

2.     Comment parlait-il, parlait-elle ? Avec quelles Injonctions ?

(Sois parfait, sois fort, dépêche-toi, fais des efforts, fais plaisirs…)

3.     Qu’est-ce que, malgré vous, vous reproduisez de leurs comportements ?

(Peut être vos proches vous ont-ils déjà éclairé sur le sujet)

4.     Quels en sont les effets chez autrui ?

(Ils vous fuient ? Se fâchent, vous rejettent ? etc)

5.     Lorsque je me sens obligé de « prendre en main » une chose à dire ou à faire, je peux d’abord m’arrêter quelques secondes et me poser cette question :

Est-ce ma responsabilité de résoudre ce problème, de faire ceci ?

6.     Plutôt que d’apporter la solution/ce qui doit être fait ou dit/ ma certitude (etc) sur un plateau (ou de « mettre la pression »/ d’obliger autrui), quelle question pourrai-je poser afin d’aider autrui à réfléchir sur ce qui me semble important ?

(cela me permettrai de respecter son rythme, son évolution et son avis)

7.     Autre point : depuis ma jeunesse, qu’est-ce qui a été guéris ?

8.     Qu’est ce qui pose encore problème ?

9.     Plus je vais prendre le temps de clarifier mon comportement et ses dérives, plus je me donne l’occasion de changer positivement, d’être reconnu, accueilli avec bienveillance.

Qu’est ce qui m’aurait aidé comme remarques, questions, attitudes, à grandir de manière à me comporter aujourd’hui en adulte respectueux des choix d’autrui et des aléas de la vie, sans énervement ou sentiments d’injustice ?

Et bien, fort de votre sagesse puisque « chacun est expert en soi même » (proverbe de coaching !), appliquez-vous à respecter, accepter vos faiblesses et celle d’autrui avec plus de douceur et de bienveillance. Cela vous donnera le goût d’un perfectionnement humble et positif : il y a du bonheur à prendre soin de soi et des autres.

“Le paysan creuse des canaux dans les champs, l'armurier façonne la flèche,

le charpentier courbe le bois, mais le sage se perfectionne lui-même.” Bouddha

“Un grand défi est proposé à l’homme :

celui de perfectionner tout ce qui est créé,

que ce soit lui-même ou le monde.”

Jean-Paul II / Entrez dans l’espérance

Bien à vous,

Didier